72- Comment gérer les transitions dans vos présentations ?

Aujourd’hui, on va parler de… Comment dire de… Si vous savez le… Ah oui, comment gérer les transitions dans vos présentations !

Ce sujet m’a été suggéré par une fidèle auditrice, et je la remercie parce que je n’y aurais pas forcément pensé spontanément. Et pourtant, bien gérer ses transitions, c’est essentiel pour maintenir une écoute attentive et tenir en haleine votre public. C’est encore plus vrai pour des prises de parole de type événementiel, où plusieurs intervenants se succèdent sur des thématiques très différentes et dans des formats variés.

Alors pour répondre à cette question, je vous propose de suivre le cadre méthodologique que nous utilisons chez ZEPRESENTERS : la Pleine Confiance. Ce cadre méthodologique repose sur l’idée principale que l’enjeu de toute prise de parole est de créer les conditions de pleine confiance entre vous, vos idées et votre public.

Et pour y arriver, vous devez maîtriser trois grands éléments : la narration de vos idées, la relation avec votre public et les émotions que vous exprimez.

Pour bien gérer les transitions : commençons par la narration. 

Maîtriser la narration, c’est maîtriser la manière dont vous allez raconter votre projet.

Dans toutes les histoires, il y a ce qu’on appelle un fil narratif. C’est ce fil narratif qui apporte de la cohérence à votre propos. D’ailleurs, une histoire qui n’a ni queue ni tête, c’est une histoire incohérente. Et l’incohérence, ça ne génère pas de la confiance, mais du doute et de la méfiance. C’est la même chose pour vos présentations.

Une présentation qui n’a ni queue ni tête, c’est une présentation sans fil narratif et donc potentiellement perçue comme incohérente. C’est pour ça que le storytelling est un outil très puissant, car il apporte de la cohérence narrative lorsque vous présentez vos idées.

Donc, mon premier conseil pour maîtriser les transitions, c’est bien évidemment de trouver un fil narratif pertinent et cohérent pour les projets que vous présentez. Pour cela, posez-vous ces deux questions : C’est quoi l’idée ? Et c’est quoi l’histoire ? Quelle est l’idée centrale que vous souhaitez partager avec votre public ? Et comment vous allez la raconter dans un fil narratif cohérent ?

Je vous donne un exemple concret. J’ai accompagné, il y a quelques semaines, une grande entreprise sur la présentation de sa stratégie IA lors d’un événement interne. Nous sommes partis d’une idée centrale à laquelle l’entreprise voulait apporter un éclairage et des réponses. Qu’est-ce que l’intelligence artificielle va changer dans notre organisation ? Puis, nous avons structuré dans un fil narratif cohérent les différentes prises de parole qui se sont succédées pour répondre à cette question en trois temps.

Pourquoi ce changement est essentiel ? Qu’est-ce que ça va changer fondamentalement pour l’entreprise ? Quel est le plan qui va être déployé en termes d’organisation, de priorité et d’investissement pour que l’IA devienne la meilleure alliée des équipes dans les cinq prochaines années ?  En créant un fil narratif cohérent, les transitions deviennent alors une simple formalité, parce que chaque sujet que vous abordez est connecté par un lien de cause à effet évident pour le public.

Passons à la maîtrise de la relation avec votre public.

Le fil narratif, c’est le chemin de vos idées sur lequel vous accompagnez votre public. Et en tant qu’orateur, vous êtes un peu comme un guide de haute montagne.

Votre objectif est de faire en sorte que tout le monde vous suive et surtout que personne ne se perde.

C’est le rôle des checkpoints. Si vous avez déjà fait de la randonnée, vous savez de quoi je parle. Régulièrement, on s’arrête en chemin et on fait le point sur la carte pour voir où on en est et pour valider que tout le monde suit. Eh bien, c’est la même chose pour vos présentations.

Bien gérer les transitions, c’est bien gérer les checkpoints. Alors, comment faire ? Si vous utilisez un support de présentation, ce qui est souvent le cas, je vous conseille d’avoir une slide dédiée aux checkpoints.

Sur cette slide, vous affichez les différentes étapes du chemin par lequel votre public va vous suivre tout au long de votre intervention. Et entre chaque sujet, vous intercalez cette slide afin que le public sache où il en est.

Cela vous permet aussi, s’il y a plusieurs orateurs, d’avoir une slide tampon pour faire le lien d’un sujet à un autre. Si vous avez déjà assisté à des événements d’entreprise ou des conférences, le checkpoint, c’est le rôle de l’«anchor man » ou de l’« anchor woman », c’est-à-dire une personne dédiée aux transitions entre les différentes interventions et qui est garant de la cohérence narrative de l’ensemble de l’événement.

C’est une fonction souvent sous-traitée à des journalistes ou des animateurs. Ils font ça très bien d’ailleurs. Mais pour ma part, j’aime bien confier cette mission à des intervenants de l’entreprise, car cela apporte encore plus de sincérité et de crédibilité aux différentes prises de parole.

Et si vous vous formiez au Storytelling ?

L’exercice de la présentation est devenu incontournable. Il fait appel à des compétences indispensables pour les professions liées au management, la vente, la communication et la gestion de projet.

Avec la formation "Le storytelling pour réussir vos présentation", vous maitriserez 4 canevas de stratégie narrative qui couvrent tous vos formats de présentation.

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Enfin, terminons par la maîtrise des émotions.

Pour continuer sur la métaphore du chemin narratif, une présentation, c’est un parcours émotionnel que vous faites vivre à votre public. L’orateur est un émetteur émotionnel et le public a besoin de ressentir vos émotions pour s’engager pleinement à vos côtés.

C’est la raison pour laquelle j’ai l’habitude de dire que la principale responsabilité d’un orateur, c’est de prendre soin de son public.

Vous êtes responsable de l’ambiance dans la salle.

Plus vous prendrez soin de votre public en ayant à cœur de partager votre propos dans un fil narratif clair, balisé et adapté à votre public, plus il prendra soin de vous en vous accordant une écoute attentive. Et les transitions, c’est un moment important sur ce parcours émotionnel.

C’est le moment où vous pouvez ramasser la copie d’une première partie en reprenant les points-clés avant de passer à la suite. C’est le moment où vous pouvez avoir un temps d’interaction avec le public pour faire une pause cognitive entre deux sujets. Cela peut prendre la forme d’une courte séance de questions-réponses ou d’une simple précaution oratoire pour vous assurer que tout le monde suit.

Si vous êtes anchor man, la transition c’est le moment où vous allez devoir remettre de l’énergie pour relancer l’attention du public en lui donnant envie d’écouter la suite. Et si vous faites une présentation en équipe, à l’image d’un passage de témoin dans une course de relais, la transition c’est le moment où vous devez prendre soin de la prochaine personne qui vous suit en lui confiant la suite de l’histoire que vous êtes en train de raconter ensemble.

Pour conclure sur ce sujet, vous avez sans doute remarqué que cet épisode comporte un fil narratif, la Pleine Confiance, avec une séquence en trois temps : la maîtrise de la narration, de la relation et des émotions, et c’est ce qui m’a permis de rythmer mon propos et de gérer de manière fluide et cohérente mes transitions jusqu’à cette conclusion.

Je terminerai par un dernier conseil, c’est la maîtrise du temps et du tempo : le temps, parce que c’est ce qu’il y a de plus précieux pour votre public. Il est toujours désagréable de déborder, même si votre sujet est passionnant.

Et le tempo, parce que c’est ça qui va vous permettre d’identifier les moments de transition et de trouver le bon rythme pour votre intervention.

Merci d’avoir écouté ce 72e épisode de Moments de Vérité. Dans le prochain épisode, je vous propose de répondre à une question : Comment utiliser le storytelling pour créer un événement d’entreprise qui marque les esprits ?