Quand vos slides affaiblissent votre leadership (et comment y remédier)
L’utilisation de slides est devenue quasiment incontournable dans les présentations du quotidien. Si elles sont censées renforcer l’impact de l’orateur ou de l’oratrice, elles finissent souvent par affaiblir son leadership. La raison ? On leur demande de remplir trop de rôles à la fois. Les présentations deviennent alors confuses, et la prise de décision plus difficile.
Le support visuel : outil puissant mais souvent mal employé
Les réunions sont de plus en plus difficiles à suivre, et l’ennui et l’inattention s’installent dans notre quotidien. Le support visuel s’est donc vu donné un rôle impossible, à la monstre de Frankenstein, en agrégat de plusieurs casquettes :
- Un support fait pour être vu pendant la présentation, donnant du rythme et de l’illustration au propos, en appuyant sur les données clés.
- Un document fait pour être lu après la réunion, pour servir de compte rendu de réunion et de trace de ce qui a été acté.
De là est né un mythe : la fameuse slide autoportée. Si la slide peut vivre sans son orateur ou son oratrice, cela signifie quelque part que la prise de parole autour du support était accessoire. Un genre de voix off.
Et si vous n’êtes qu’un commentateur de slide possédant toute l’expertise, votre leadership est fortement diminué.
Or la slide a une seule vocation : illustrer un propos porté à l’oral. Et non pas servir de pdf en format paysage.
L’effet d’une slide trop lourde sur votre auditoire
À vouloir mélanger les rôles, cette fameuse créature de slide provoque un effet systématique : votre auditoire vous lit au lieu de vous écouter.
Et comme notre cerveau n’aime pas faire deux choses à la fois, tout votre propos oral est ignoré. Le lien est complètement perdu, et les échanges se font plus rares. Pourtant, la réelle valeur ajoutée d’une prise de parole, c’est la capacité à activer l’orateur ou l’oratrice, lui poser des questions, demander d’adapter le propos. Sinon, autant envoyer un mail.
De plus, en termes de leadership, il n’y a rien de plus nuisible. Le message est clair : la présentation, le sujet, le projet, c’est le support qui la tient entre ses mains. Vous, vous ne servez qu’à commenter.
Au point où vous vous êtes tellement impliqué dans une slide complexe que vous en revenez à la moindre question à chercher la réponse dans votre PowerPoint… plutôt que de vous souvenir qu’initialement, la réponse vous l’avez déjà, puisque vous avez mené le projet.
Le pire dans tout ça, c’est que cela peut clairement indiquer une problématique chez l’orateur ou l’oratrice : une incapacité à clarifier, prioriser, synthétiser ou vulgariser un propos. À vouloir tout dire, l’auditoire interprète qu’aucun engagement n’est réellement fait.
La présentation devient un exercice où l’orateur, l’oratrice, fait la météo du projet.
Le remède en une phrase : Simplifier pour amplifier
Si la slide chargée est une maladie venant ronger votre leadership, il est possible d’en guérir avec une logique facile à prendre en main, et terriblement puissante. Simplifier le support, pour amplifier le message et la posture de la personne présentant le sujet.
Pour ce faire, passez du temps sur chaque slide et élaguez ce qui est superflu. Pour bien mesurer ce qui peut l’être, respectez ces critères.
- Une idée par slide : le budget du projet et le plan de communication ne peuvent pas se battre dans la même slide. Même avec des blocs, des fonds, et des traits séparateurs. Faites en deux slides distinctes.
- Privilégiez les phrases courtes. Un paragraphe n’a rien à faire sur un support visuel, même aéré et hiérarchisé avec des bullets-points. D’ailleurs, si vous suivez ZEPRESENTERS depuis assez longtemps, vous devriez connaître notre avis sur la question.
Sinon, Théo vous rappelle les 10 commandements du PowerPoint inspirant ici.
- Montrez au lieu de décrire. Une image vaut mille mots, mais une image concrète et pertinente et d’autant plus appréciable et impactante qu’une image factice. Plutôt qu’une description d’équipe, on lui préférera une photo de l’équipe réelle.
Tous ces réflexes, dans l’impulsion du simplifier pour amplifier, vous permettent de reprendre un leadership clair en présentation, en démontrant bien votre capacité à utiliser des slides sans vous laisser noyer par le propos.
La réponse au besoin de trace écrite de ce qui s’est dit
La question revient souvent : si les slides sont si légères, que va-t-on retenir de ce qui s’est dit ? Il est acquis qu’on apprécierait avoir deux documents différents : un pour la lecture, un pour la présentation. Un PDF, et un Powerpoint, par exemple.
Mais une réalité s’impose à nous : le public se trouve rassuré de voir qu’il restera une trace et que l’on oubliera rien, de retrouver la trace dans un format familier à celui de la réunion, et surtout de ne plus se perdre dans la montagne d’archives numériques que constituent nos espaces partagés de travail.
Pourtant, si les slides chargées attirent, elles repoussent également, et vous recevez des consignes contradictoires : il faut tout noter, pour ne pas oublier, mais attention, quand il y a trop de slides chargées, on demande de réduire.
Sébastien parle du pire conseil “Pas plus de 5 slides !” et vous en explique les raisons.
Plusieurs options existent afin de soulager cet effet, en allant de ce qui nous force le plus à sortir de nos habitudes, à l’effort déjà aidant mais qu’on aurait aimé pousser plus loin.
Option 1 : Un document qui reprend la charte graphique, qui reprend le format des slides en plus détaillé, avec l’ensemble de ce qui a été transmis à l’oral, mais sous format PDF.
Le plus complexe à accepter en entreprise, parce qu’il ajoute un geste à l’effort de mémorisation, mais si puissant pour se détacher des heures inutiles passées à aligner des carrés sur un support visuel quand on est pas graphiste, et qu’on a pas que ça à faire.
Option 2 : L’utilisation des slides masquées. Les annexes perdent la côte, et pour une raison simple : plus personne ne va chercher jusque-là. Les données sont denses, décorrélées des étapes de narration qui leurs étaient associées durant la présentation, et à peine étudiées. On peut espérer une recherche en CTRL+F, et encore.
Les slides masquées, quant à elles, à caler entre les arguments pertinents de la présentation, permettent au public d’avoir la donnée détaillée au bon moment, au bon endroit, sans l’avoir souffert pendant la réunion. De plus, elles servent d’appui rapide pour l’orateur ou l’oratrice qui, si la question lui est posée, peut rapidement en sortant du mode de présentation les activer.
Option 3 : Employer les animations d’apparition. Les animations faisant apparaître les éléments sur les slides sont maintenant évitées comme la peste… parce qu’on en a trop fait. Des hélices, des boulettes de papier, des flammes, du papillon, bref trop de choix a rendu bien des présentations étranges.
L’animation est pourtant une manière puissante, sans fioriture, en un simple clic, de faire apparaître le propos au moment opportun. La slide reste chargée, donc on ne vous le conseille pas s’il est possible de l’éviter, mais votre leadership est préservé puisque vous devancez le support.
Reprendre le pouvoir sur vos slides, c’est affirmer votre leadership
Les slides, lors d’une présentation, ne sont pas neutres : elles envoient en permanence des signaux sur la clarté de votre pensée et votre capacité à prioriser et expliquer le propos.
Des slides denses, confuses, où tout y est, renvoie un message clair, et ce, qu’il soit véridique ou non : le leadership est hésitant, et tente de se légitimer plus que d’incarner.
En séparant clairement les documents selon leur fonction, en tant que support de présentation, de document de lecture, de compte-rendu de réunion, vous reprenez la main sur l’utilité de se retrouver en réunion.
La prochaine fois que vous vous préparez à une prise de parole stratégique, commencez à écrire le propos avant même d’ouvrir un logiciel de slide.
Et si vous souhaitez consolider encore plus votre leadership, consultez notre calendrier de formation inter-entreprises.
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