Techniques pour surmonter la peur du jugement d'autrui

Comment vous libérer du regard des autres ?

Beaucoup d’entre vous, lorsqu’ils parlent en public, expérimentent ce que l’on appelle « l’effet tunnel ». Il s’agit d’une sensation très étrange : lorsque vous avez fini de parler, vous ne vous souvenez quasiment de rien. Il y a bien quelques sensations qui restent – d’avoir dit telle chose ou d’avoir fait telle autre – mais à part ça, il est très difficile d’avoir un souvenir précis, notamment en ce qui concerne les regards et interactions avec le public. En revanche, certains d’entre vous évoquent la sensation de se regarder eux-mêmes !

Rassurez-vous, je ne suis pas en train de partager avec vous des expériences paranormales. Nous avons tous déjà vécu cela, notamment en conduisant sur un trajet connu : en vous garant en bas de chez vous, vous vous rendez compte que vous n’avez aucun souvenir de la route, des feux et des autres voitures. Pourtant, vu de l’extérieur, vous avez roulé tout à fait normalement – vous vous êtes arrêté au rouge, vous avez redémarré au vert – mais en mode complètement automatique.

Dans l’exemple de la voiture, on comprend aisément que, pendant le trajet, nous pensions simplement à autre chose. Et qu’aucun danger particulier ne nécessitait de déranger notre attention consciente. Mais à quoi pensent les orateurs qui ressentent « l’effet tunnel » ? Difficile à dire. En revanche, les attitudes liées à ce fonctionnement automatique sont connues et consistent à faire en priorité ce que l’on à l’habitude de faire, ce que l’on sait bien faire, ce qui nous parait plus simple, plus rapide et surtout, ce qui nous semble acceptable pour les autres. En effet, la prise de parole en public a tendance à augmenter la valeur que l’on accorde au regard des autres. C’est quelque chose que l’on peut aisément ressentir bien avant de commencer la présentation : « je ne peux pas me permettre de faire ça », « qu’est ce qu’ils vont en penser, que font-ils se dire ? » , « je vais être ridicule ! », « Et si ils se moquent de moi ? »

Nous avons déjà évoqué précédemment la nécessité de se concentrer sur son opinion personnelle afin de se libérer du poids de ce regard et d’être plus performant :

  • Sur le plan de votre interaction avec le public : même si dans la plupart des cas la présentation se déroule bien, certains parvenant même à balayer le public du regard, la relation qui se crée avec le public est forcément limitée.
  • Sur le plan du regard que vous portez sur vous. L’adrénaline qui se déclenche au début de votre prise de parole augmente vos capacités d’attention et de réaction. La plupart du temps, le regard que le public pose sur vous augmente le poids du regard que vous posez sur vous-même : C’est le moment où l’on se pose des questions fondamentales comme « qu’est ce que je fais de mes mains ? », « est-ce que je me tiens droit ? »…
  • Sur le plan de votre préparation, car la projection dans le futur de la présentation provoque un stress d’inhibition qui va vous pousser à procrastiner et à retarder le moment où vous allez vous mettre réellement au travail.

 

Comment avancer pas à pas afin d’enrichir votre relation avec le public ?

  • Tout d’abord, surveillez les moments où l’image sociale prend le pas sur votre opinion personnelle. Dès que vous avez peur d’être ridicule, rappelez-vous qu’il y a de fortes chances pour que ce soit votre mode de pensée qui ne soit pas le bon. Petit à petit vous vous permettrez d’avantage d’audace, vous ancrerez de nouveaux automatismes et vous augmenterez pas à pas votre champ des possible.
  • Avant de prendre la parole, rappelez-vous que votre but n’est pas de « bien faire », mais d’accompagner votre public dans une prise de conscience qui est sensée changer ce qu’il ressent, pense ou fait vis-à-vis de l’idée que vous allez partager.
  • Représentez-vous votre prise de parole comme une conversation. Même s’il est toujours impressionnant de s’adresser à du monde, pensez que leur attention sera captée à partir du moment où ils auront le sentiment de converser avec vous, que vous lisez sur leurs visages ce qu’ils pensent et ressentent et que vous êtes capable d’agir et de réagir en fonction.
  • Travaillez la « carte mentale » de votre présentation. La plupart du temps, nous voyons les orateurs dérouler leur propos slide après slide comme s’ils enfilaient des perles. Plus vous serez capable de vous situer « géographiquement » dans votre présentation, plus vous serez performants dans vos transitions, plus vous aurez le sentiment de contrôler votre présentation et moins vous ressentirez « l’effet tunnel ».
  • Et enfin, n’oubliez pas l’idée ! Avant chaque transition, lorsque vous visualisez dans votre tête ou sur l’écran de votre ordinateur le propos qui va suivre, demandez-vous : « c’est quoi l’idée ? Pourquoi c’est important de dire ça ? Qu’est ce qui me fait plaisir dans tout ça ? ». En prenant ce réflexe, vous serez plus efficace dans la construction de vos phrases et plus engagé dans leur expression.

 

A propos de Sébastien Bernard

Créateur de la méthode HUBSTORY®, il supervise tous les aspects liés au storytelling. Son approche de la prise de parole conduit au développement d’un leadership naturel fondé sur la sincérité, l’affirmation de soi et l’attention porté aux autres.

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