43 – Comment calmer quelqu’un qui a le trac ?
Il y a deux types d’orateurs, ceux qui ont le trac et les menteurs.
J’adore cette citation de Mark Twain parce qu’elle exprime parfaitement le fond de ma pensée sur le sujet. Ainsi, bien que je sois rodé à l’exercice de la prise de parole en public, je vous mentirais si je vous disais que je n’ai jamais le trac.
Comme tout le monde, j’ai toujours plus ou moins le trac en fonction des circonstances, de l’enjeu, du format, du public, de mon degré de préparation.
J’ai déjà abordé à plusieurs reprises le sujet et je vous remettrai à la fin de ce podcast les épisodes que vous pouvez écouter en complément de celui-ci.
Mais aujourd’hui, j’aimerais me concentrer sur une situation à laquelle nous sommes souvent confrontés chez Zepresenters.
Comment gérer le trac d’un orateur lors d’une répétition pour l’aider à progresser ?
Et je vais vous partager trois phrases ressources que j’utilise régulièrement en coaching et qui, par expérience, contribuent à apaiser quelqu’un qui est submergé par le trac. Mais avant toute chose, il est essentiel de bien comprendre ce qu’est le trac, comment il se manifeste et pourquoi nous le ressentons avant de prendre la parole.
Le trac, c’est l’expression physique d’un stress.
C’est une réaction instinctive où la partie la plus archaïque de notre cerveau prend les commandes face à une situation que nous interprétons comme dangereuse pour notre vie. Et face au danger, qu’il soit réel ou imaginés, nous adoptons trois grandes attitudes dont l’objectif principal est de sauver notre peau, la fuite, la lutte et l’inhibition.
En anglais, on parle des trois « f » Fly, fight, freeze. Face à un danger, ma réaction instinctive est d’abord de fuir. Si je ne peux pas fuir, je me bats. Si je ne peux pas me battre, je fais le mort, je me cache. Nous sommes bien d’accord, il n’y a aucun danger réel quand vous prenez la parole en public. Pour autant, ce sont ces mêmes mécanismes qui se mettent en marche dans votre cerveau quand vous ressentez du trac.
Pourquoi cela ? Tout simplement parce que l’être humain est un animal social. Depuis des millénaires, nous avons ancré que notre survie est due à notre capacité à nous organiser en groupe pour lutter contre les dangers externes. Et le revers de la médaille, c’est que nous avons aussi développé une dépendance au groupe auquel nous appartenons.
Et l’une des pires choses qui puisse arriver à un être humain, c’est de se sentir rejeté. Et nous faisons tout, plus ou moins consciemment, pour rester intégrés dans la tribu à laquelle nous appartenons.
Quand vous prenez la parole, c’est cette peur d’être rejetée par le groupe social qui vous fait face qui s’active et génère chez vous du trac.
En psychologie moderne, on appelle ça la dépendance à l’image sociale et certains psychologues affirment même que se faire rejeter est une forme de mort sociale.
Prendre la parole en public est toujours l’occasion de vivre des émotions fortes. Trop souvent, ces émotions sont synonymes de stress et empêchent d’accéder à l’ensemble de ses capacités. L’exercice reste pourtant inévitable dès qu’il s’agit de faire valoir ses idées et sa place dans l’organisation. Avec la formation "Le Leadership pour prendre la parole en pleine confiance", vous apprendrez à maîtriser la narration de vos idées, à maîtriser vos émotions et à maîtriser la relation avec votre auditoire.Et si vous vous formiez au Leadership ?
Comment faire pour apaiser quelqu’un qui est submergé par le trac ?
Pour chaque type de tract, la fuite, la lutte ou l’inhibition, j’ai expérimenté trois petites phrases ressources qui contribuent à ramener quelqu’un au calme.
Commençons par le stress de fuite
Quelqu’un qui est en stress de fuite, c’est quelqu’un qui cherche à tout prix à éviter le danger de prendre la parole. En amont, il fait tout pour être remplacé. Lors des répétitions, il vous explique systématiquement qu’il n’a pas eu le temps de bien se préparer. Et lors de sa prise de parole, tout son corps exprime son besoin de fuite. Il est très agité, il parle vite, son regard est en permanence en mouvement.
Bref, il cherche une issue de secours. La petite phrase qui calme quelqu’un qui est en stress de fuite, c’est « Comment je peux t’aider ? »
Cette question ouverte fonctionne parce qu’elle répond à l’angoisse profonde de la personne. Trouver un moyen de s’en sortir. En faisant cela, vous proposez ouvertement votre soutien et vous contribuez ainsi à la rassurer sur le fait que vous êtes là pour l’aider.
Passons au stress de lutte.
Quelqu’un qui est en stress de lutte, c’est quelqu’un qui montre les dents pour se défendre. Il cherche à impressionner son public. En amont d’une prise de parole, c’est typiquement la personne qui vous dit qu’elle n’a pas peur, sauf qu’elle aborde psychologiquement la répétition comme un combat pour son image sociale.
Cela peut donner des postures et des comportements teintés d’agressivité qui s’expriment par un corps crispé, une voix en tension, un regard fixe. Cet orateur veut prouver à son public qu’il assure et il n’aime vraiment pas être remis en cause. Et la petite phrase qui calme quelqu’un qui est en stress de lutte, c’est « OK, super. » Pourquoi ? Parce qu’une personne qui est en stress de lutte a besoin d’entendre que oui, elle a bien fait l’exercice.
Oui, elle a réussi à surmonter l’épreuve et c’est un prérequis indispensable à la table pour qu’elle accepte de coopérer avec vous pour progresser. Et vous pouvez compléter votre « OK, super » par « Il y a une très bonne base. » « Bravo, car l’exercice n’est pas facile. » « C’est génial, tu as tenu le timing. »et ce que je te propose, si tu es d’accord, c’est qu’on pousse les curseurs un peu plus loin ensemble. Ok pour toi ?
Enfin, terminons par le stress d’inhibition.
Quelqu’un qui est en stress d’inhibition, c’est quelqu’un qui se résigne à prendre la parole tout en étant convaincu qu’il n’y arrivera pas. On rencontre moins de voit souvent ce type d’orateur en répétition, car généralement, il fait tout, mais vraiment tout, pour ne jamais présenter.
Physiquement, cela donne quelqu’un qui parle pour lui-même, se cache derrière ses notes, regarde ses chaussures. Intérieurement, il se sent épuisé, impuissant, déprécié. Bref, il aimerait tout sauf être là. Alors, pour apaiser quelqu’un qui est en stress d’inhibition, je vous conseille de commencer par lui dire « C’est vrai que ce n’est pas facile. » Reconnaître la douleur, faire preuve d’empathie est une première étape indispensable pour que ce type d’orateur ait envie de vous écouter.
Car oui, pour lui, ce n’est vraiment pas facile. Si vous commencez par le complimenter, il ne vous croira pas. Si vous lui proposez votre aide, il vous dira que vous n’y pouvez rien, que c’est trop dur pour lui. Il vous faudra ensuite mettre l’accent sur ses qualités humaines, son savoir être, pour pouvoir l’amener petit à petit à trouver l’énergie de muscler son savoir-faire.
Pour résumer cet épisode, 3 petites phrases ressources que je vous invite à tester pour apaiser les trois grandes typologies de traqueurs.
Stress de fuite. : « Comment je peux t’aider ? ».
Stress de lutte : « Ok, super ».
Stress d’inhibition : « C’est vrai que ce n’est pas facile ».
Évidemment, que ce soit clair entre nous, il ne s’agit pas de petites phrases magiques qui marchent à coup sûr. Mais par expérience, je peux vous garantir que c’est un excellent point de départ pour commencer à apaiser quelqu’un qui a le trac.
Et puis, le truc génial, c’est que ces petites phrases, vous pouvez aussi vous les dire à vous même quand vous avez le trac.
Essayez et vous verrez à quel point elles ont un pouvoir apaisant. Et pour terminer, si vous voulez explorer plus en détail le vaste sujet du trac, je vous conseille d’écouter les épisodes suivants :
L’épisode 8 Pour en finir avec le trac L’épisode 17 Les 3 expressions du trac L’épisode 20 Mes 3 trucs anti trac
Merci d’avoir écouté ce 43ème épisode de Moment t de Vérité. La semaine prochaine, j’ai envie de rendre hommage à un artiste que j’adore et qui vient de fêter les 15 ans de son premier album. Il s’agit de Fabien Marceau, plus connu sous le nom de « Grand corps malade ».
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