Comment en finir avec les buzzwords ?
« IA, Machine Learning, Sustainable, deep learning, agilité…”
Régulièrement, on invente de nouvelles technologies, de nouvelles façons de faire et de s’organiser. Et pour en parler, pour les diffuser et convaincre notre entourage de leur pertinence, on a besoin de nouveaux mots impactants pour les désigner. Ces mots, souvent brandis comme des étendards, sont appelés buzzwords.
Bien que puissants pour attirer l’attention, ils sont souvent utilisés à tort et à travers. Au point qu’ils finissent par perdre leur sens et desservir le propos. En start-up comme en entreprise, on se retrouve donc avec des pitchs remplis de ces expressions que l’on pense simples et impactantes mais qui, au final, apportent plus de flou et de complexité qu’autre chose. Et la complexité et le flou sont en haut de la liste de vos pires ennemis quand vous allez pitcher.
MAL UTILISER UN BUZZWORD DANS UN PITCH, C’EST S’ASSURER UN FLOP FACE À SON PUBLIC
Le but premier d’un pitch est justement de défendre votre idée de façon limpide, originale et concise pour créer le désir d’en savoir plus. Donc, si vous voulez utiliser efficacement les buzzwords mots et donner plus d’impact à votre pitch, posez-vous ces 3 questions :
Est-ce que mon idée est claire et facilement compréhensible ?
Le premier rôle d’un pitch est de rendre votre idée compréhensible par tous. Or les buzzword peuvent être un vrai frein car :
- Ils peuvent générer de l’incompréhension. En effet, lorsqu’ils émergent, il y a beaucoup de chances que peu de personnes les comprennent, a fortiori s’ils sont techniques. Un excellent exemple est « block chain ». Le mot a très vite fait parlé de lui, cependant même aujourd’hui la majorité des gens ne comprennent pas encore bien sa signification. Son utilisation, ou celle de buzzwords du même acabit risquent de nuire à la compréhension de votre idée.
- Ils peuvent créer de la confusion. En effet, même s’ils existent depuis un certain temps, il est fréquent que la définition de ces buzzwords reste floue. Ainsi, chacun se forge sa propre définition, plus ou moins nuancée. Résultat : votre idée sera alors au mieux partiellement comprise, au pire mal interprétée.
On vous propose d’ailleurs un petit jeu en guise d’exemple : demandez à votre entourage « uberisation ça veut dire quoi ? ». On vous laisse constater le résultat !
Dans les deux cas de figure, votre idée finira avec les pieds bétonnés au fond d’un lac.
Notre conseil : prenez le temps de tester votre pitch en amont avec ceux de votre entourage qui n’ont pas votre expertise et débriefez avec eux. Cela vous permettra de distinguer s’il y a encore des zones d’ombre dans votre prise de parole et vous pourrez les corriger en conséquence.
Est-ce que mon idée se distingue des autres ?
Le deuxième objectif d’un pitch est de vous distinguer des autres et de montrer en quoi votre idée est originale et désirable. Là, encore, les buzzwords peuvent se révéler être un véritable écueil :
- S’ils sont trop récents, ils risquent de générer des doutes et des résistances car la nouveauté fait souvent peur.
- S’ils sont très souvent employés… Et bien tout le monde les utilise déjà. Vous ne sortirez donc pas du lot et risquez d’entendre un « Ah oui je connais quelqu’un qui fait comme toi » alors que vous étiez venu chercher un « Je n’ai jamais rien entendu de tel ! ». Si cela arrive, bonne chance pour prouver que votre idée est originale et novatrice !
Notre conseil : plutôt que de chercher une manière « buzz » de formuler ce qui rend unique votre idée, banalisez vous-mêmes les buzzwords. Par exemple, au lieu de dire « nous faisons de l’intelligence artificielle », dites plutôt « Tout le monde fait de l’intelligence artificielle aujourd’hui, ce n’est plus un sujet ! En revanche laissez-moi vous montrer l’approche que nous avons mise en place ». Plus efficace, non ?
Pour vous aider dans cette démarche, posez-vous ces questions : « quels sont les critères de réussite de mon projet ? Quelles sont les spécificités, techniques ou organisationnelles qui rendent ma proposition unique ? ». Puis, faites-le ressortir dans votre prise de parole.
Prendre la parole en public est toujours l’occasion de vivre des émotions fortes. Trop souvent, ces émotions sont synonymes de stress et empêchent d’accéder à l’ensemble de ses capacités. L’exercice reste pourtant inévitable dès qu’il s’agit de faire valoir ses idées et sa place dans l’organisation. Avec la formation "Le Leadership pour prendre la parole en pleine confiance", vous apprendrez à maîtriser la narration de vos idées, à maîtriser vos émotions et à maîtriser la relation avec votre auditoire.Et si vous vous formiez au Leadership ?
Est-ce que je fais gagner du temps à mon public ?
Le but ultime d’un pitch est d’acheter du temps en obtenant un rendez-vous plus long qui vous permettra de défendre vos idées plus en profondeur. Un dernier problème peut accompagner une mauvaise utilisation de ces expressions chocs : les débats qu’elles peuvent provoquer.
Reprenons l’exemple précédent de l’intelligence artificielle : si votre interlocuteur est expert et qu’il considère que cela tient plus du machine learning que de l’IA, vous risquez de perdre le contrôle de la situation.
Ainsi commencera un débat (peut-être intéressant mais contre-productif) où l’échange ne portera pas sur le fond de votre présentation, mais sur sa forme. Vous donnerez alors l’impression de vous justifier et perdrez l’impact que vous étiez initialement venu chercher. Et ainsi aura filé votre temps et celui de votre public, créant au passage plus de frustration que d’envie.
Notre conseil : Même si « ça en jette », n’intégrez pas des termes dont vous n’êtes pas sûr à 100% de la pertinence. Interdisez-vous d’utiliser un buzzword si vous n’êtes pas capables d’expliquer sa signification en moins de 10 secondes. Vous resterez ainsi maître de votre propos et lorsque les questions viendront, elles seront sur le fond de votre prise de parole et non pas sur sa forme.
NE VOUS LANCEZ PAS DANS LA QUÊTE DU WOW
En conclusion l’utilisation des buzzwords peut être un vrai plus, mais il peut aussi constituer un danger pour votre prise de parole. Donc si vous souhaitez en utiliser, assurez-vous qu’ils s’intègrent parfaitement dans votre discours et qu’ils ne laissent pas de place au flou et à l’incompréhension. Ne cherchez pas absolument le « Wow » mais le « Oui j’ai envie d’en savoir plus » chez votre public.
Vous aurez ainsi un pitch qui aura bien plus d’impact et qui poussera les personnes à vouloir en connaître davantage sur ce que vous proposez. Cela sera bénéfique pour vous, car vous incarnerez encore mieux vos propos. Vos interlocuteurs, eux, seront ravis d’avoir une formulation limpide de votre idée dont ils se souviendront aisément !
Si vous voulez en savoir plus sur notre manière d’aborder le pitch, et que vous voulez vous former à la méthode HUBSTORY, on vous invite à suivre ce lien.
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Toutes les 2 semaines, nos Storymanagers se penchent sur une question que l'on se pose tous concernant la prise de parole en public.
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